Els dos castells són encara massa desconeguts de cada banda de la frontera i necessiten actuacions de comunicació transfronterera a l’adreça dels ciutadans i dels turistes. Simbolitzen la unitat històrica de Catalunya a travès la pertinença comuna al comtat d’Empúries i també l’obertura sobre la Unió europea i els intercanvis internacionals. Veritables miradors sobre la planura de l’Empordà i el litoral catalá, aquests monuments mereixen d’esser salvaguardats i valorizats par accions culturals comunes. Salvador DALÍ tenia el projecte surrealista d’instal.lar l’orgue de la Tramuntana al castell de Quermançó on es parava per a contemplar la posta de sol. Pel que fa a les ruïnes del castell de Querroig, representen per a molta gent un castell en l’aire, un projecte de restauració quimèrica de la unitat del territori català.

Les deux châteaux sont encore trop méconnus de chaque côté de la frontière et nécessitent des actions de communication transfrontalière en direction des citoyens et des touristes. Ils symbolisent lunité historique de la Catalogne à travers lappartenance commune au comté dEmpurias en même que louverture sur lUnion Européenne et les échanges internationaux. Véritables belvédères sur la plaine de lAmpourdan et le littoral catalan, ces monuments gagnent à être sauvegardés et valorisés par des actions culturelles communes. Salvador DALI avait le projet surréaliste dinstaller lorgue de la Tramontane au château de Quermançó où il sarrêtait pour contempler le coucher du soleil. Quant aux ruines de la forteresse de Querroig, elles représentent pour beaucoup un château en Espagne, un projet de restauration chimérique de lunité du territoire catalan.

Agermanament Querroig-Quermançó

Agermanament cultural europeu entre els castells catalans de Querroig (situat a la frontera entre els municipis de Banyuls, Cervera de la Marenda i Portbou) i el de Quermançó (Vilajuïga). _____________________________________________Jumelage culturel européen entre les châteaux catalans de Querroig (situé à la frontière entre les communes de Banyuls-sur-Mer, Cerbère et Port-Bou) et de Quermançó (Vilajuïga).

diumenge, 16 de març del 2014

Poemes



« Au-delà, une crête mélancolique regardait le pays d’Ampourdan.
Comme il avait vécu son enfance dans ce vallon, il n’y faisait pas un pas, sans y lever quelque lointain souvenir. Cet arbre même au pied duquel nous nous trouvions, était celui où il avait grimpé, croyant saisir un grand oiseau blanc, qui venait de s’y poser. Une aigrette, sans doute. Elle s’envolait au moment même où il allait l’atteindre et il dégringolait avec une écale ou une épine dans la main. Quant à la pointe de la montagne qu’il comparait tout simplement au Parnasse, on l’appelait le Quer Roig dans le pays.
Un soir de vendange, comme on l’avait chargé du soin des comportes et qu’il se trouvait inoccupé dans l’attente du muletier, et de son convoi, il s’était proposé de le gravir.
- J’y serais bien parvenu, parce que j’étais nerveux et rompu à la fatigue, mais, en levant la tête, j’ai vu soudain au-dessus de moi un nuage noir et violet, tout sillonné d’éclairs. Cela m’a effrayé. J’étais impressionnable, n’est-ce pas ? Et, sans attendre l’orage, je suis descendu au pas de course, juste à temps pour le retour des mules.
Maillol se faisait une joie de détailler les moindres merveilles de La Roume. »

Joseph-Sébastien PONS, L’oiseau tranquille, Edition Chiendent, 1987, IX, p. 266-267.

« Més enllà, una carena melangiosa contemplava les terres de l’Empordà.
Com que Maillol havia passat la seva infantesa en aquella vall, no hi podia fer un pas sense suscitar-ne algun record llunyà. Aquell arbre, al peu del qual ens trobàvem, era el mateix al qual s’habia enfilat amb l’afany d’agafar un gran ocell blanc que acabava de parar-s’hi. Un martinet blanc, ben segur. L’ocell arrencà el vol en el mateix moment que anava a abastar-lo, i el petit Maillol va caure, amb una closca o una punxa a la mà. Quant al cim de la muntanya que ell comparava no menys que al Parnàs, a la comarca en deien el Quer Roig. Una tarda de verema, l’havien encarregat de vigilar les portadores, i trobant-se desvagat, a l’espera del mulater i el seu comboi, i trobant-se desvagat, a l’espera del mulater i el seu comboi, s’havia proposat d’escalar el pic.
- I me n’hauria sortit, perquè era ple de nervi i no em feia por el cansament, però, en aixecar el cap, vaig veure de sobte damunt meu un nuvolàs negre i violeta tot solcat de llampecs. Em vaig espantar. Jo era impressionable, sabeu ? I sense esperar la tempura vaig baixar a pas de cursa, just a temps per al retorn de les mules.-
Maillol era feliç explicant-me per peces menudes les més petites meravelles de la Roma. »

Josep Sebastià PONS, L’ocell tranquill, Narració autobiogràfica,versió catalana de Ramon FOCH I CAMARASA, Editorial Barcino, 1977, IX, p.181.


QUERROIG i QUERMANÇÖ
AGERMANAMENT
   
Em plau, avui, de cantar-te
oh! Querroig del Pirineu!.
Molts mil.lenis ,van alçar-te
fins als núvols, l’alta sèu.

Els plegaments de la Terra
ens han fet roques gegants.
Vilajuiga no s’erra,
Quan ens proclama germans !

Ai, Querroig... ara ja toca
d’alçar nous murs, al bell cim;
de dignificar la roca,
coronada pel boirim

de mil.lenis plens d’història !
D’Empúries i Rosselló,
el Comtat ens donà glòria,
noblesa, vida i ressó.

No ens allunyen les fronteres
ni els imperis, o un estat.
De Nord a Sud, les Alberes,
són camins de llibertat,
  
que el pròsper Rosselló uneixen
amb l’Empordà, Alt i bell.
Els humans els ressegueixen
mentre , amunt, canta un ocell.

Del teu cim, la noble alçada,
lligams fila per demà.
I en la comuna filada,
Quermançó et dona la mà !.
  
XAVIER HEREU




  QUERROIG et QUERMANÇO
JUMELAGE
   
Il me plaît , aujourd’’hui, de te chanter
Oh! Querroig des Pyrénées!
Quelques millénaires, t’ont élevé
A la hauteur des nuages, où tu sièges.

Les tremblements de la Terre
Ont créé pour nous des rochers géants.
Vilajuïga ne se trompe pas,
Quand elle nous proclame frères !

Ah, Querroig... maintenant il est temps
De redresser à nouveau tes murs,
Sur ton majestueux sommet,
de redonner dignité au rocher,
couronné de brouillard

millénaires pleins d’histoire !
D’Ampurias et du Roussillon,
le Comté nous rend sa gloire,
avec noblesse, vie et écho.

Ils nous éloignent des frontières
des empires, ou d’un Etat.
Du Nord au Sud, les Albères,
Sont des chemins de liberté, 

qui unissent le proche Roussillon
avec l’Ampourdan, si haut et beau.
Les humains les poursuivent
Tandis que, là-haut, chante un oiseau.

De la noble hauteur de ta fière cime
Des liens se tissent pour demain.
Et dans la même foulée,
Quermanço te donne la main! 

XAVIER HEREU  
(Traduction libre de STEPHANE DROUET)



QUER ROIG
  
Sous ses pieds tranquilles
Dorment paisibles
Les trophées de Pompée

Des pierres antiques ensevelies
S’élèvent
La tour de garde
Et la chapelle romane
Ouvertes à tous les horizons

Là se dresse
L’Esprit Catalan
Lumineux et opiniâtre

Sous le sommeil des ruines sacrées
Pousse l’odorante garrigue
Où la chèvre d’or de la légende
Garde le secret de la source cachée.


Francis COSTE 
Banyuls-sur-Mer, le 8 mai 2011




QUER ROIG 

Sota els seus peus assossegats
Dormen serès
Els trofeus de Pompeu

Des de les pedres antigues amortallades
S’aixequen
La talaia
I la capella romana
Obertes a tots els horitzons

Allí s’alça
L’Esperit Català
Lluminós i obstinat

Sota el somni de les runes sagrades
Creix l’olorosa garriga
On la cabra d’or de la llegenda
Guarda el secret de la font amagada.
  
Francesc COSTE 
Banyuls-sur-Mer, el 8 de maig de 2011 
(Traducció lliure de Francesc SUREDA)


QUER ROIG 

Bajo sus pies tranquilos
Duermen serenos
Los trofeos de Pompeo

Desde les piedras antiguas amortajadas Se elevan
La torre de guardia
Y la capilla romana
Abiertas en todos los horizontes

Allí se levanta
El Espiritu Catalán
Luminoso y obstinado

Bajo el sueño de les ruinas sagradas
Crece el carrascal oloroso
Donde la cabra de oro de la leyenda
Guarda el secreto de la fuente escondida.  

Francisco COSTE 

Banyuls-sur-Mer, el 8 de mayo de 2011 
(Traducción libre de Stéphane DROUET)
QUERROIG


Poème de Francis BLANCHON   

1.Dans la vallée des cerfs seul le vent m’accompagne
Et son souffle puissant fait frémir les halliers
Modulant ses stridences à travers la montagne
Entre roches pointues et chênes clairsemés.

2. Le sentier tortueux que l’on devine à peine
me hisse lentement vers le lointain sommet.
Au détour d’un buisson, un antique dolmen
Sert parfois de refuge à quelque sanglier.

3.Qui donc a bâti là cette longue muraille
Qui enserra jadis ce glorieux château ?
Il ne reste à présent perdu dans la rocaille
Que des pierres éparses tell’s de vieux oripeaux.

4.Les ravages du temps les méfaits de l’histoire
Ont eu raison de toi, ô donjon valeureux,
Qui veilla longuement, dessus ce promontoire
Protégeant nuit et jour le pays par tes feux.

5. Tes ruines solitaires gardent encore en mémoire
Les échos de l’histoire que tous ont oubliée,
Et le vent des montagnes a pour seul auditoire
Quatre chèvres sauvages et un lièvre apeuré.

6. On croit entendre alors les soirs de lune pleine
Quand la tramontane rugit parmi les monts
La plainte des gisants criant toute leur peine
Lorsque s’essouffle un cor auquel nul ne répond.

7. Et Querroig se souvient, dressé sur la montagne
Qui a vu défiler les légions d’Hannibal
De tous ces exilés qui fuyaient une Espagne
Où canons et fusils semaient les fleurs du mal.

8. Quermanço, Querroig, Taillefer, la Massane
Saint-Elme, La Gallina, Béar et Dugommier,
Et toi Tour Madeloc, en Terres Catalanes,
Vous défiez le temps et nous faites rêver.



Quermanço

  1. J’étais jadis un fier château
Qui se dressait sur la colline.
Sur mes murailles, à mes créneaux,
Veillaient cinquante couleuvrines.

Si mon donjon et mes courtines,
Durant des siècles ont résisté,
Au poids des ans, aux vents mauvais,
Ainsi qu’aux hordes assassines
Des spadassins d’autres contrées,
A présent ils ne sont plus là,
Comme balayés par la foudre,
En un éclair et sans combat,
Sans avoir eu à en découdre,
Sont passés de murs à gravats,
Quand la Comtesse Teresa
Une nuit, mit le feu aux poudres.

J’arbore aujourd’hui les lambeaux
De ma puissance ancestrale,
Et les bourrasques et les rafales
Transpercent mes vieux oripeaux.
Les soirs d’hiver, lorsqu’à la brune,
Les aquilons venus du nord,
Sous le regard froid de la lune,
Viennent assaillir mes contreforts,
S’élève alors la mélodie,
La plainte triste des accords,
Que pleure l’orgue de Dali,
Dernier hommage à Salvador.

  1. Perché là-haut sur ma colline
J’étais jadis un fier château.
Je ne suis maintenant que ruines
Que seuls survolent les corbeaux.

Et voilà que sur mes murailles,
Rodent en errance les esprits
De ceux qui hantent ces rocailles,
Parmi les cistes et les orties.
Et ressurgissent de l’oubli,
Tous les brigands, tous les bandits,
Qui écumèrent l’Ampurdan,
Et mirent à sac tout le pays.
Rythmée par les sanglots du vent,
Commence alors la grande orgie,
Quand la comtesse et ses rufians,
Festoient jusqu’au bout de la nuit.

Et jusqu’au fond de mes entrailles,
Au plus profond d’mes souterrains,
Résonnent les cris de ripaille,
Qui réveillent le Sarrasin
Et les princesses du sérail.
Alors la cohorte des maures
Aussitôt se met en chemin,
Reprend sa quête vers le port,
Afin d’échapper à l’étreinte
Enchevêtrée des corridors,
Où dans ce sombre labyrinthe
Dort toujours la Chèvre d’or.

  1. Perché là-haut sur la colline
J’étais jadis un fier château.
Je ne suis maintenant que ruines
Où viennent nicher les oiseaux.
Puis quand les perles de rosée
S’en viennent recouvrir la lande,
Tous ces fantômes, ces feux follets
Abandonnent la sarabande.
Dans le jour qui bientôt s’allume,
Aux troncs noueux des oliviers,
Accrochent leurs haillons de brume,
Et se rendorment rassasiés.
Alors sur les sillons qui fument,
Le vent s’arrête de souffler,
Les champs retrouvent leur quiétude,
Les oiseaux se mettent à chanter.

Perché là-haut sur ma colline,
Pour toujours je suis Quermanço.
J’avais donjon, j’avais courtines,
J’étais jadis un fier château.

Francis BLANCHON Octobre 2008

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